Une institution hospitalière originale depuis 1443

L’histoire des Hospices Civils de Beaune commence en 1443, grâce à la volonté de Nicolas Rolin et de Guigone de Salins de construire un hôpital. Pour ce faire, les fondateurs font œuvre de charité chrétienne, instituant ainsi une tradition qui permet aux Hospices de Beaune de traverser les siècles dans les meilleures conditions.

Remarquablement conservé, l’Hôtel-Dieu de Beaune est un des rares témoignages de l’architecture civile de la fin du Moyen-âge.

UNE ŒUVRE CHARITABLE

A la fin de la Guerre de Cent Ans (1337-1453), Beaune souffre de misère et de famine ; tant et si bien que les trois quarts des habitants de la ville sont sans la moindre ressource. Afin de racheter leur Salut, le Chancelier et sa femme décident alors de créer un asile (hôpital) pour les « Pôvres », qu’ils dotent d’une généreuse rente annuelle - grâce aux salines - et de ressources propres – en favorisant les donations telles que les vignes.

En 1452, l’Hôtel-Dieu accueille son premier nécessiteux. Dès lors, et ce jusqu’au XXe siècle, les Dames hospitalières des Hospices de Beaune, des femmes « pieuses et de bonne conduite », prennent soin des nombreux malades. Rapidement, l’Hôtel-Dieu acquiert une grande renommée ; initialement pensé pour les pauvres, ce sont tout autant de nobles et de bourgeois qui s’y succèdent dans des chambres individuelles. A travers leurs dons, ces derniers permettent l’agrandissement et l’embellissement de l’hôpital, mais aussi la constitution d’un considérable trésor d’œuvres d’art. L’Hôtel-Dieu est ainsi un véritable « Palais pour les Pôvres ». Ce n’est qu’en 1971 que ses fonctions médicales sont transférées hors du cœur de la ville.

UN NOUVEAU CYCLE

Lorsque le centre Hospitalier Philippe le Bon a ouvert ses portes en 1971, il était un hôpital « pilote », c’est-à-dire un modèle de construction pour 10 futurs hôpitaux tournés vers la modernité et l’humanisation. Aujourd’hui, un nouveau cycle a commencé : l’hôpital doit sans cesse se réinventer pour répondre aux nouvelles exigences des normes hospitalières modernes et s’adapter aux normes de sécurité en vigueur. Un nouveau bâtiment a donc vu le jour en 2018. Il constitue une première étape importante dans le projet d’extension et de restructuration du centre hospitalier de Beaune entrepris afin de prodiguer la meilleure prise en charge possible des patients et usagers du territoire.

Aujourd’hui, les Hospices Civils de Beaune regroupent les centres hospitaliers de Beaune, Arnay-Le-Duc, Seurre et Nuits-Saint-Georges. Le centre hospitalier Philippe le Bon à Beaune est l’établissement support du Groupement Hospitalier du Territoire du sud Côte-d’Or.

PATRIMOINE ET DOMAINES VITICOLES

L’Originalité de cette institution hospitalière se situe dans l’importance et la nature de son patrimoine qui comprend, d’une part, un monument historique - « l’Hôtel-Dieu » - et, d’autre part, deux prestigieux domaines viticoles gérés indépendamment et exploitant les meilleures appellations de Bourgogne : le domaine des Hospices de Nuits-Saint-Georges et le domaine des Hospices de Beaune.

Les vignes exploitées proviennent de legs ou de donations de généreux bienfaiteurs de la région. Le fruit de ce travail est commercialisé chaque année au cours de deux ventes aux enchères. La vente des vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges a lieu le deuxième dimanche de mars ; celle des Hospices de Beaune, quant à elle, se déroule lors du troisième dimanche de novembre. Tous les ans, lors de la vente, une pièce de vin (tonneau de 228 litres) est mise en vente au profit d’une ou plusieurs associations caritatives représentées par une ou plusieurs personnalités célèbres.

Ainsi par son patrimoine exceptionnel, cette institution hospitalière joue un rôle de premier plan dans les activités majeures du territoire : le tourisme et le vin…